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Association Internationale
Ensemble Contre la Douleur

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La démarche de traitement de la douleur proposée par l’AIECD repose sur deux fondements :

  1. La douleur est un phénomène holistique comprenant différentes dimensions ;
  2. La pénibilité des soignants est indissociable de la douleur des patients, résidents et autres clients des institutions de soin.

La douleur : phénomène holistique par excellence.

La douleur peut revêtir des formes diverses :

  • la douleur aigüe est de courte durée et disparaît en peu de temps ;
  • la douleur chronique est une douleur qui dure et évolue depuis 3 à 6 mois malgré un traitement antalgique et alors que la cause est parfois disparue ; 
  • la douleur nociceptive (ou par excès de nociception) correspondent, généralement à des douleurs d’origine externe (chaleur, brûlure, acide, piqûre,…) ou internes (inflammations,…) ; elle se traite au moyen de médicaments antalgiques ;
  • la douleur neuropathique ou neurogène apparaît lorsque le système nerveux est endommagé ;
  • les douleurs psychogènes sont dues à des disfonctionnement du système neuropsychique (trouble émotionnel, trouble psychiatrique,…) et elle est traitée par des antidépresseurs et des neuroleptiques.

 

La démarche de traitement de la douleur proposée par l’AIECD repose sur deux fondements :

  1. La douleur est un phénomène holistique comprenant différentes dimensions ;
  2. La pénibilité des soignants est indissociable de la douleur des patients, résidents et autres clients des institutions de soin.

La douleur : phénomène holistique par excellence.

La douleur peut revêtir des formes diverses :

  • la douleur aigüe est de courte durée et disparaît en peu de temps ;
  • la douleur chronique est une douleur qui dure et évolue depuis 3 à 6 mois malgré un traitement antalgique et alors que la cause est parfois disparue ; 
  • la douleur nociceptive (ou par excès de nociception) correspondent, généralement à des douleurs d’origine externe (chaleur, brûlure, acide, piqûre,…) ou internes (inflammations,…) ; elle se traite au moyen de médicaments antalgiques ;
  • la douleur neuropathique ou neurogène apparaît lorsque le système nerveux est endommagé ;
  • les douleurs psychogènes sont dues à des disfonctionnement du système neuropsychique (trouble émotionnel, trouble psychiatrique,…) et elle est traitée par des antidépresseurs et des neuroleptiques.

Alors que la douleur est inhérente à la condition humaine, qu’elle est inévitable et qu’elle affecte les patients comme les soignants, il apparaît en définitive qu’elle n’est souvent pas identifiée, explorée et traitée comme elle le devrait dans les institutions de soins. Pourquoi ?

Pour commencer, la douleur est un phénomène de nature systémique puisque composée de différentes dimensions qui interagissent les unes avec les autres. Une part essentielle de la relative négligence dont la douleur fait l’objet provient donc de son caractère holistique, sachant la difficulté pour le modèle biomédical de la médecine d’appréhender tout phénomène autrement que par une logique causaliste réductrice.  

Sans entrer dans trop de détails, les différentes dimensions de la douleur sont les suivantes : 

  • La douleur somatique (physique) désigne la dimension qui est la plus apparente et qui est donc la mieux traitée, quand bien même sa prise en charge se limite-t-elle le plus souvent au soulagement des symptômes qu’au traitement de la cause du problème de santé.
  • La douleur comporte une importante dimension psychoaffective, laquelle est constituée de « commentaires », soit des pensées et des émotions associées se rapportant à la douleur physique associée à une éventuelle lésion ou à une situation générale. Distinguer la douleur physique des commentaires psychiques qui l’accompagnent est une nécessité dans la mesure où ces deux dimensions requièrent des réponses antalgiques différentes. Et aussi parce que, de cas en cas, nous souffrons plus des commentaires à propos de ce qui nous arrive que de ce qui nous arrive réellement…
  • La douleur peut aussi être de nature relationnelle. D’une part, le phénomène douloureux a un impact sur nos relations, que ce soit sur la capacité à les établir ou à les maintenir. D’un autre côté, il arrive fréquemment que l’on souffre gravement de relations qui se sont détériorées en raison des aléas de l’existence. 
  • Sans surprise, la dimension spirituelle de la douleur est la moins reconnue quand bien même elle est fondamentale. Elle est liée au sens qui est attribué à un problème de santé ou à l’impression d’accomplissement - ou de non-accomplissement - de l’existence que l’on a menée ; elle s’appuie sur l’éducation, les croyances et la culture de la personne. 
  • Et, finalement, la douleur présente une dimension historique (subjective) qui explique que chacun souffre à sa manière.  

Il apparaît donc en définitive que la douleur est un phénomène multidimensionnel qui ne peut pas être réduit à ses composantes en interaction. Aussi, l’alternative n’est-elle pas de savoir si nous allons souffrir ou non, mais de nous demander si nous allons endurer passivement nos souffrances ou s’il est possible d’en tirer un parti. Pour cela, il importe d’accéder au sens contenu dans la douleur.

La deuxième raison qui explique la relative ignorance qui entoure le phénomène douloureux provient du fait que la douleur est le phénomène systémique par excellence, dans la mesure où la douleur éprouvée par le patient est inséparable de la perception qu’en a le soignant. D’une certaine manière, on pourrait dire que la douleur du patient n’existe réellement que lorsqu’elle est enfin perçue par le soignant. D’ailleurs, pour être valablement accompagnée et soulagée, la douleur doit être prioritairement identifiée et reconnue par le soignant. 

En d’autres termes, avec la douleur, nous sommes face à un phénomène insolite qui n’a d’existence réelle que lorsqu’il a été perçu par un observateur, ne serait-ce qu’un observateur interne pour ce qui concerne notre propre pénibilité. 

De l’importance, pour les soignants, de prendre soin d’eux-mêmes

La beauté et la noblesse du métier de soignant n’exclut malheureusement pas la charge émotionnelle en lien avec les situations vécues. Face à la nature pénible de leur activité professionnelle et aux conditions souvent difficiles dans lesquelles elle s’exerce, les soignants disposent du reste d’une très faible marge de manœuvre. Soit, ils s’insensibilisent par protection de manière à « tenir le coup », ce qui prive leur pratique de sa nécessaire humanité. Soit, ils s’engagent sans compter pour la meilleure prise en charge possible de leurs patients et ils courent alors à leur insu le risque de s’épuiser. 

En même temps que dans la pratique sanitaire, il est même souvent mal vu de prendre soin de soi : on considère généralement que le rôle d’un soignant est de se concentrer uniquement sur le bien-être de ses patients. Mais comment pourrait-on porter de l’attention à autrui si l’on n’en a pas pour soi-même ? On peut émettre l’hypothèse qu’un soignant s’occupera d’autant mieux de ses patients qu’il aura appris à prendre soin de lui-même. D’ailleurs, un soignant qui ne prend pas soin de lui court le risque de se surmener au point de, parfois, faire un burn-out - auquel cas il se révèle malgré lui dans l’impossibilité de fournir l’aide qu’il a à cœur d’apporter à ses patients… 

Bien s’occuper d’autrui passe donc nécessairement par bien prendre soin de soi. Du reste, l’amour et la tendresse pour l’autre plongent leurs racines dans la bienveillance pour soi. Bien prendre soin de soi consiste fondamentalement à s’intéresser à ce qui se passe dans son monde intérieur, à développer une compréhension pour ses douleurs, à adopter une attitude proactive de manière à tirer un profit des situations pénibles au lieu de seulement les subir passivement. 

Et, à cet égard, la principale responsabilité d’un gestionnaire de la santé est de fournir les meilleures conditions possibles pour favoriser l’évolution du système vers cette nouvelle attitude.